PLANTER
Le noyer est un arbre originaire de Perse mais rapidement acclimaté en Grèce où il était déjà cultivé pour son huile. Il fut introduit plus tardivement dans le reste de l’Europe par les Romains.
On en trouve des traces à toutes les époques de l’Histoire que ce soit dans les habitations de l’Homme de Cro-Magnon ou dans les abbayes du XIIIème siècle en passant par la cuisine paysanne du XVIIème siècle.
Déjà appréciée pour ses qualités gustatives, la noix était respectée pour ses qualités nutritionnelles et les médecins de l’Antiquité ne manquaient pas de la recommander.
Au cours de l’Histoire, la noix a connu des usages très différents. Par exemple, au XIème siècle, elle était utilisée pour payer certaines taxes. On valorise également le bois (ébénisterie, fabrication de sabots), le brou (encres brunes, teintures) ainsi que l’écorce et les feuilles (propriétés vermifuges, antiscrofuleuses, antituberculeuses, dépuratives).
COMMERCIALISER
Le commerce de l’huile de noix en Périgord s’ouvre à la Hollande, à la Grande-Bretagne et à l’Allemagne dès le XVIIème siècle via Bordeaux. Le transport fluvial se fait sur des gabares où huile, grumes et noix se mélangent.
En France, sa production a pris de l’ampleur à la fin du XIXème siècle. Les mûriers étaient victimes de la maladie du ver à soie, les vignobles du phylloxera. On se mit donc à produire des noix de manière plus intensive en particulier dans le Périgord et le Dauphiné. Dans le Périgord, cette ampleur se caractérise en partie par de la diversification. En effet, les grands froids de 1830, l’arrivée de nouvelles oléagineuses comme le colza ou d’huiles tropicales ont grandement bouleversé le commerce en particulier celui de l’huile de noix. Ce sont des négociants bordelais qui entament cette diversification avec la noix en coque Corne et Marbot. Dans le Sarladais, c’est le cerneau Grandjean (variété à coque tendre) qui est mis à l’honneur. Les exportations se font désormais vers l’Angleterre et les Etats-Unis.
OPTIMISER LA PRODUCTION
En 1924, le premier congrès national de la Noix et du Cerneau de Noix à Périgueux engage une réflexion sur les techniques de production et de transformation.
Dès 1950, la filière Noix du Périgord se mobilise afin de créer des noyeraies modernes à partir de variétés traditionnelles.
La Franquette est d’ailleurs introduite en Périgord. La variété Franquette originaire du Sud-Est, intègre le terroir périgourdin après le grand gel de 1956. Elle est appréciée pour sa mise à fruit plus rapide et son bon rendement en cerneaux. Malgré tout, cet épisode de gel permet le renouvellement des vergers dorénavant plus organisés grâce à la rationalisation de leur mode de conduite et la mécanisation de l’agriculture.
Sources :
AOC Noix du Périgord
CDC Noix du Périgord (INAO)
Cycle annuel de production de la noix
Originellement Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) en 2002, la Noix du Périgord obtient son Appellation d’Origine Protégée (AOP) en 2004 grâce au travail du Syndicat professionnel de la noix et du cerneau de noix du Périgord (créé en 1994).
Cette AOP délimite à la fois une aire géographique de production et un terroir au savoir-faire historique en matière de production par le suivi rigoureux d’un cahier des charges pour tous les acteurs de la filière. C’est la seule AOP en noix qui porte à la fois sur la noix sèche, la noix fraîche et le cerneau de noix. Elle assure les conditions de production allant de la conduite du verger au conditionnement. Elle est très importante puisqu’elle protège ces produits de terroir au niveau européen en sachant que plus de la moitié de la production sous AOP est exportée en Europe.
L’aire géographique sur laquelle ont lieu production, énoisage et conditionnement se compose de 612 communes de la Dordogne, du Lot, de la Corrèze et de la Charente principalement mais aussi de l’Aveyron et du Lot-et-Garonne. Elle regroupe ainsi plus de 980 producteurs sur plus de 4 600 ha.
L’année 2019 marquera l’obtention de l’AOC Huile de Noix du Périgord, une continuité cohérente dans la protection et la valorisation de la production de noix et des savoirs-faire l’accompagnant.
Ce fruit à coque oléagineux est un atout santé incontournable. Contenant plus de lipides que les fruits frais et apportant aussi sa part de protéines, il est bénéfique d’en manger 3 à 5 par jour selon les nutritionnistes.
Sa principale vertu est son apport d’acide alpha linolénique (ou Oméga 3). Cet acide appartient à la famille des acides gras polyinsaturés. Il est dit essentiel : il est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme qui ne le synthétise pas. Nous devons donc nous en procurer par notre alimentation. Une consommation journalière de 3 à 5 noix permet d’apporter 14 % de nos besoins journaliers en Oméga 3 et 58 % de nos besoins journaliers en Oméga 6.
De plus, consommer 3 à 5 noix par jour (soit environ 30 gr) participe à maintenir un taux normal de cholestérol en remplaçant des graisses saturées par des graisses insaturées.Véritable source de jouvence, on lui doit aussi un apport de vitamines (E, B1, B6, B9), de zinc, de cuivre, de fer. Par exemple, la vitamine E est connue pour son effet anti-oxydant.
Enfin, elle est reconnue comme bénéfique dans la lutte contre les maladies cardiovasculaires notamment par son effet positif sur l’élasticité des vaisseaux sanguins.
C’est donc une alliée nutritionnelle de choix permettant d’agrémenter notre alimentation tout en faisant du bien à notre organisme.
Propriétés et vertus de la noix
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